Réagissant aux propositions culturelles qu’elle croise, réfléchissant aux choix qu’elle fait, mais aussi aux aléas de son parcours, Catherine Voyer-Léger offre de courts textes où l’intime est fait d’expériences partagées.
Explorant des sujets comme le rapport au corps, la puissance du théâtre ou les différents visages du désir, la chroniqueuse visite Port-au-Prince ou évoque son enfance, toujours dans l’espoir de développer une réflexion sensible sur son monde. Ce livre est le témoin d’une pensée foisonnante et éclatée: l’auteure revendique des chemins de désir qui naissent au milieu du désordre de toute vie en mouvement.
«Je revenais à la maison heurtée. Usual suspect: on ne voulait pas jouer avec moi. On ne me prenait pas dans les équipes de sport. On riait de mes goûts. On riait de mon linge qui ne ressemblait à rien ni personne. On me trouvait grosse. On me trouvait laide. On riait de mon lunch. […] Histoire, au moins, d’avoir des desserts comme tout le monde, j’ai milité pour les gâteaux Vachon. J’ai fini par gagner. Je confirme qu’avoir des gâteaux Vachon dans son lunch ne change rien pour se faire des amis…»