«Roland gigota aussi longtemps qu’il le put, mais rapidement ses jambes devinrent molles et il sentit le besoin de s’asseoir. Il quitta le plancher de danse en sueur, essoufflé, satisfait. Ces dix minutes de délectation, Roland les paya chèrement car il fut torpide le reste de la noce. Elles valaient cependant leur pesant d’or, puisqu’il avait été heureux. »
En 1978, sans raison apparente, Roland s’effondre dans son salon. Cette chute inopinée, qui n’est que le début de la manifestation d’une tumeur au cerveau, bouleverse le cours de son existence. Malgré ses appréhensions, il refuse de se laisser abattre car, à trente ans, alors qu’on croit avoir la vie devant soi, la seule idée de trépasser est odieuse, inadmissible.
Nicolas Bertrand parvient à traiter ce sujet grave avec une certaine dérision grâce au côté ludique de son écriture au style très british. Mais surtout, avec Déjà, c’est à une expérience profondément humaine qu’il convie le lecteur.