Avant les mots, Anaïs Palmers tapait sur une vieille machine à écrire des sons, des phrases qui ne se peuvent pas. Elle tapait fort – une partition passionnée ; un manifeste intuitif. Elle avait quatre ans et c’était bien comme ça. Anaïs est née et a grandi en Autriche. L’autrichien a été sa première langue. Elle a ensuite étudié le journalisme en France, puis la création littéraire au Québec. Elle a alors écrit en français – celui du Sud d’abord –, puis, arrivée en Amérique du Nord, elle a intégré dans ses textes la parlure québécoise. Son écriture (conte, poésie, nouvelle, etc.) s’inspire des désinvoltures de l’oralité, qui se meut et se transforme librement, selon le lieu et ses microcosmes. Irrévérencieuse et poétique, l’oralité, pour elle, est avant tout un vecteur pour nos idées, créant au passage des images surprenantes et échappant à nos contrôles. Dans ses textes, Anaïs célèbre le langage, sauvage.